Vous êtes spécialiste en médecine générale, en micronutrition et médecine esthétique depuis plus de 35 ans à Sion (Valais) en Suisse. Vous avez fondé et dirigez le« Centre Médical de Micronutrition et d’Esthétique » à Sion 3 avenue de la gare. Clinique orientée vers la prise en charge holistique de la personne associant les avancées de la médecine allopathique, à la micronutrition, la médecine anti Age, l’acupuncture, l’ostéopathie.
Docteur Richter, votre parcours vous précède avec une vaste expérience médicale et de médecine esthétique, vous êtes également nutritionniste, chercheur et inventeur de plusieurs compléments alimentaires avec de nombreux projets et brevets déposés. Votre dépassement va bien au-delà de la vocation de votre métier, expliquez-nous vos motivations ?
J’ai commencé ma carrière comme simple médecin généraliste, puis très vite pratiquant plusieurs sports et fréquentant les sportifs de haut niveau, je me suis orienté vers la médecine du sport pour répondre à la demande d’une population que je côtoyais et qui m’étais proche.
Le temps passant, j’ai réalisé que la patientèle qui avait le plus besoin d’un médecin généraliste était sans aucun doute les personnes âgées, ce qui m’a amené à me spécialiser et pratiquer la gériatrie pendant de nombreuses années.
@ Boutique Anne Fontaine dans la galerie de l’hôtel Peninsula
Parallèlement toujours friand de nouveautés et de perfectionnements je me suis intéressé à une spécialité qui à l’époque était balbutiante, la micronutrition. Très vite j’ai compris l’enjeu de connaitre à fond cette spécialité qui permettait de couvrir toutes les maladies aussi bien en préventif qu’en thérapeutique. Depuis ce moment je continue dans cette voie et soigne la majeure partie de mes patients avec ces notions.
Pourquoi cet engouement vers la nouveauté, je dirais que sans passion, sans connaissance approfondie de la physiologie humaine qui bouge sans cesse on avance peu ou très lentement. De tout temps j’ai cherché à améliorer l’offre de soins, le meilleur moyen de parvenir au résultat et vue la situation actuelle de l’offre alimentaire appauvrie en micronutriments, s’ouvre un champ d’application et de traitement préventif ou curatif énorme.
Ces recherches, ces « innovations » vont dans ce sens pour tenter de compenser les carences, faibles ou importantes sources de nombreuses maladies dites de société.
Quelles sont les valeurs que vous défendez ? Des principes liés à la médecine ?
Ma formation de scientifique, ma rigueur, mon attachement aux valeurs fondamentales de la vie, ma préoccupation constante de savoir ce qui est bon ou critiquable pour mes patients forment sans doute la base des valeurs que je défends.
Ces principes sont également appliqués pour la création d’un complément ou un produit thérapeutique. Pour pouvoir annoncer ou promouvoir un produit, il faut que les ingrédients utilisés aient un intérêt démontré scientifiquement. Chaque produit que nous avons mis sur le marché a ses indications précises, ses études cliniques, ses preuves scientifiques d’efficacité.
Au-delà du produit finilui-même, les ingrédients qui le constituent sont associés à chaque fois dans un but précis d’amélioration d’une fonction physiologique, métabolique.
Nous essayons simultanément de trouver des ingrédients le plus proche possible de la nature, sans ajout industriel, sans colorant, conservateur toxique, ou autres produits suspects d’effet secondaire.
Nous avons développé une gamme de produits sur des notions scientifiques, avec une arrière-pensée purement médicale et c’est cette connotation médicale qui guident nos projets.
Nous ne produisons pas des produits justes pour avoir des produits mais bien pour répondre à un besoin précis médicalement reconnu et efficace.
Par ailleurs, contrairement à beaucoup de produits, nous essayons dans la mesure du possible d’associer des ingrédients pour une meilleure efficacité dans une seule gélule pour une indication précise. C’est l’objectif premier que je vise.
Parlez-nous de votre centre, pourquoi Sion en Suisse ?
Après avoir tenu un cabinet médical pendant plus de 25 ans à Strasbourg en France, j’ai eu l’opportunité de venir m’installer en Suisse où j’ai ouvert une clinique dans laquelle nous sommes plusieurs professionnels de santé tous orientés vers la santé, vers une médecine holistique avec des moyens et techniques différentes et complémentaires.
Si la France a un système de santé performant avec une médecine efficace et quasiment toujours remboursée, et j’en ai fait partie pendant de nombreuses années, la Suisse permet plus d’initiative, de liberté d’agir, de travailler avec plusieurs méthodes, sans carcan administratif trop pesant. Nous avons ici autant voire plus de contrôle sur nos pratiques, mais en même temps nous avons beaucoup plus de facilité à obtenir tous les examens biologiques entre autres que l’on veut même les plus innovants.
Dans mon cas la biologie joue un rôle fondamental et beaucoup d’analyses faites ici avec ou sans remboursement ne sont pas partout proposées en France. Cette biologie nous permet, quand on sait bien l’interpréter, d’approfondir et de préciser les diagnostics et donc l’efficacité de nos traitements.
Pour vous donner un exemple, un bilan d’insomnie se fait avec quelques analyses sanguines urinaires et salivaires simples et nous permet très vite de déterminer la cause, de classer le type d’insomnie et donc par-là de proposer le traitement le plus approprié. Ces analyses vont très loin. Elles nous permettent de savoir vers quelle heure vous vous réveillez, si vous avez chaud la nuit, si vous bougez beaucoup, si vous avez du mal à vous endormir, si vous êtes irritable, compulsive, si vous grignotez du sucre, si vous êtes fatiguée le matin le soir ou toute la journée, si cette fatigue est physique, psychique…
La Suisse m’a également permis de développer la gamme de compléments alimentaires actuelles avec des normes de sécurité encore plus drastiques qu’en France. La Suisse est également le siège de l’Onu, l’OMS, de multiples fondations, associations d’aide humanitaire et la population est très attachée à cette aide humanitaire, ce qui m’a donné entre autres l’idée du projet humanitaire que nous proposons aujourd’hui.
@ Son Altesse de Prince Jean-Barthélemy Bokassa en compagnie du Docteur Richter et de son associé Monsieur Subudh Caussy – Directeur National NFB France
Vous avez à cœur le bien de votre patientèle, quel service apportez-vous pour vous démarquer ?
La première chose, qui je pense est fondamentale pour un médecin, est de pouvoir donner du temps à son patient. Lui laisser un temps de parole, d’écoute suffisant pour bien comprendre ses plaintes et problèmes me semble la base de ce métier. C’est ce que je me suis attaché à faire tout au long de ces années bien au-delà de toute technique.
Aujourd’hui malheureusement nous sommes rentrés dans une ère de technologie où avant même de bien comprendre le patient, on lui propose une gamme complète d’investigations pas toujours adaptée à sa problématique, souvent couteuse pour lui et la société et pas forcément utile.
Dans mon domaine actuel, le temps pris à écouter, associé à une longue expérience me permettent de poser une hypothèse diagnostique qui sera alors confirmée par des examens complémentaires précis et ciblés qui permettront l’approche thérapeutique.
Après des années d’allopathie classique et surtout après mes formations en micronutrition, j’ai réalisé comme beaucoup de confrères que les médicaments ne résolvaient pas tout. Une meilleure hygiène de vie, une activité physique régulière, une bonne gestion du stress, une alimentation non industrialisée et une complémentation adaptée permettent des résultats spectaculaires sur beaucoup de problèmes de santé.
Tous les jours je vois des patients qui ne savent plus quoi, ni comment manger, partagés entre les annonces publicitaires, les revendications santé de certains produits, les articles de presse, les conseils pas toujours bien éclairés de soi-disant thérapeutes. Ils sont pour la plupart perdus et suivent la mode. Régime sans lactose, sans gluten, végan, végétarien, paléo.
Les conseils que nous leur donnons leur permettent de rapidement retrouver un équilibre, une santé, un plaisir de manger bref plus de sérénité.
Ce n’est pas toujours très simple, souvent difficile à mettre en place, compliqué à persévérer, mais les résultats objectifs sont constamment au rendez-vous.
Ainsi ce qui me démarque je pense le plus, c’est l’écoute, la patience, les bilans biologiques percutants, un diagnostic affiné, des conseils nutritionnels personnalisés (avec recettes…)
Votre passion vous amène toujours à développer des nouveaux axes de recherche pour améliorer le bien-être des patients, comment arrivez-vous à imaginer et définir autant de possibilités ?
La réponse à cette question est assez simple. Après plus de 35 années d’exercice et d’écoute, on acquiert des réflexes, de l’expérience et une autre vision des choses. Chaque patient est différent et pourtant les problèmes sont presque toujours identiques sur le plan micronutritionnel.
Dans mon domaine on retrouve toujours les mêmes causes, toujours intriquées entre elles mais à chaque fois il faut trouver la bonne solution. C’est dans ce domaine que nous pouvons innover.
Un exemple simple. Le ballonnement. En allopathie c’est simplement du gaz dans l’intestin qui fait mal ou qui gonfle le ventre tout simplement. Si on va plus loin on s’aperçoit que c’est l’écosystème intestinal qui dysfonctionne.
Or ce dernier provoque bien sûr fermentation ou putréfaction, mais en altérant ce système, l’immunité baisse, l’inflammation chronique augmente, l’insuline est moins efficace, les micronutriments sont moins bien absorbés d’où carences, les neurotransmetteurs sont perturbés, modifiant l’humeur, provoquant des troubles du comportement alimentaire d’où surpoids, mais aussi stress, angoisse, dépressions insomnie. Comme vous le voyez une simple plainte va nous permettre d’aborder une multitude de maladies. Et pour pouvoir y faire face il faut éviter de donner un médicament ; Il faut rééquilibrer l’ensemble et se donner les moyens de disposer des outils pour traiter. C’est là que les connaissances des mécanismes physiologiques permettent de proposer des solutions. C’est ainsi que progressivement j’ai étoffé la gamme de produits pour pouvoir faire face au maximum de situation.
Aujourd’hui nous avons environ 70 produits qui couvrent quasiment tous les besoins e ce n’est pas fini. Car nous sommes constamment en alerte. Ainsi une gamme adaptée aux enfants est en train d’être étudiée car les mécanismes ne sont pas tout à fait les mêmes et les modes d’administration complètement différents.
Je pense qu’il ne faut pas rester figé comme le font beaucoup de concurrents. Il faut être constamment à la recherche du meilleur et du plus efficace tout en étant le plus naturel et le moins nocif possible.
Vous avez un projet sur le point d’éclore avec des sachets thérapeutiques à haute valeur nutritionnelle permettant de réduire la faim dans le monde pour les enfants en bas âge, vous avez déposé les brevets, comment vous différenciez-vous des projets humanitaires actuels ?
La faim dans le monde est un véritable fléau et ne fait que s’aggraver actuellement malgré tous les efforts de la communauté internationale. Le nombre d’enfants en état de détresse nutritionnelle se chiffrent par millions alors que dans le même temps le nombre d’obèses ne cessent de croitre. Selon les derniers chiffres publiés dans le rapport « L’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde » (ONU, FIDA, Unicef, PAM, OMS), la situation de la faim dans le monde s’est fortement aggravée durant l’année 2020, en grande partie liée à la pandémie du COVID. Il semble qu’un dixième de la population mondiale soit environ 811 millions de personnes ont souffert de la malnutrition en 2020.
Les enfants en sont les premières victimes : en 2020, 149 millions d’enfants de moins de cinq ans avaient des retards de développement ; plus de 45 millions étaient émaciés, c’est-à-dire trop maigres pour leur taille, et près de 39 millions étaient en surpoids.
D’abord, selon une dernière publication de l’Unicef, l’alimentation des enfants en bas âge n’a connu aucune amélioration au cours des dix dernières années, une situation qui pourrait « fortement empirer » avec la COVID-19.
L’ONU demande aux populations touchées de tenter de poursuivre l’allaitement jusqu’à l’âge de 6 mois. C’est à partir de la diversification alimentaire que les problèmes surviennent réellement.
La tranche d’âge de 6 mois à 24 mois est une période particulièrement sensible pour le développement de l’enfant. Pendant la période charnière de transition aux aliments solides, seul un enfant sur trois bénéficie d’une alimentation suffisamment diversifiée pour bien grandir.
D’après une étude portant sur 91 pays, il apparaît que seule la moitié des enfants âgés de 6 à 24 mois bénéficient du nombre minimum de repas recommandé par jour, et à peine un tiers d’entre eux consomment le nombre minimum de groupes d’aliments nécessaires à leur développement.
Actuellement beaucoup de structures à caractère humanitaire proposent des solutions diététiques peu onéreuses qui sont largement distribuées. Malheureusement si l’ONU, l’OMS, la PAM ont édictés des normes pour la réalisation de ces produits, force est de constater que pour réduire les couts de production, la qualité nutritionnelle et micronutritionnelle est réduite. Ces produits permettent aux enfants de prendre du poids rapidement et c’est sans doute l’objectif premier, mais à terme après quelques mois, on constate cette flambée d’obésité chez l’enfant dans les dernières statistiques. Ces produits, permettent de prendre du poids rapidement mais surtout au profit du gras et peu de muscle. Ils sont trop pauvres en micronutriments indispensables au développement de l’enfant.
En effet, ce type d’alimentation favorise certes la prise de poids mais provoque aussi une inflammation généralisée qui perturbe à terme l’intestin, déclenche une insulino-résistance qui plus tard favorisera l’apparition d’un diabète, créé une neuro inflammation favorisant les troubles du développement cérébral…
C’est à cet âge entre 6 mois et 24 mois que tous les organes se développent. Si les macronutriments (protéines, sucres et graisses) sont utiles, les micronutriments (vitamines, minéraux, oligoéléments) le sont tout autant. On pense au fer, à l’iode, au magnésium, au calcium mais il y en a bien d’autres intournables pour le développement notamment du cerveau chez l’enfant.
Partant sur ce constat, nous avons utilisés nos connaissances scientifiques pour mettre au point un repas de 800Kcal, suffisant pour une journée et contenant tout ce qui est nécessaire pour la croissance d’enfants de cette tranche d’âge.
Ce produit contient les macronutriments (Protéines, glucides et lipides) en proportion idéale pour ces enfants, contenant tous les acides aminés essentiels, les graisses polyinsaturées comme les oméga 3, 6 et 9, les sucres sous diverses formes y compris sous forme de fibres prébiotiques pour réparer l’intestin.
Bien évidement toutes les vitamines, les minéraux, mais aussi les polyphénols anti inflammatoires et anti oxydants sont présents. Les dosages répondent aux critères internationaux en termes de dosage et d’apports recommandés quotidiens.
Tous ces ingrédients jouent des rôles très précis dans la croissance et le développement de l’enfant.
La juste proportion des protéines, des lipides des glucides permet une prise de poids rapide aussi bien en matière grasse qu’en matière maigre (les muscles). Les différentes vitamines et minéraux contribuent au développement des organes, à l’ossification du squelette, au développement harmonieux de la musculature, entre autres. La présence d’oméga 3 contribue au développement optimal du cerveau et de l’ensemble du système neurologique, articulaire, cardiovasculaire. Ces oméga 3 jouent également un rôle anti-inflammatoire en association avec les polyphénols. Ces enfants présentent quasiment toujours une inflammation chronique source d’aggravation de la situation. Malabsorption, mauvais développement cérébral, infection à répétition, baisse de l’immunité etc.
Par ailleurs nous évitons au maximum les graisses trans dites hydrogénées, des colorants et autres excipients toxiques chez l’enfant.
Le produit se distingue donc de ce qui existe actuellement essentiellement par sa composition.
Par ailleurs nous ne souhaitons pas simplement apporter un repas pour nourrir ces enfants pendant quelques jours, nous aimerions pouvoir faire en sorte que les repas proposés soient distribués aux mêmes enfants pendant toute la durée critique de 6 mois à 24 mois. C’est long difficile, mais c’est à mon sens la seule façon de les sortir de la crise. Il est préférable de nourrir correctement moins d’enfants mais jusqu’au bout que de les nourrir pendant quelques semaines juste pour leur faire prendre du poids.
Notre solution est on seulement qualitative mais également dans la durée. Un enfant pris en charge à 6 mois sera nourrit optimalement pendant les 18 mois suivant pour lui permettre un développement optimal.
Votre projet destiné à Madagascar, pourquoi ce choix ?
Madagascar souffre depuis des mois d’une sécheresse terrible qui a mis à bas tous les moyens locaux pour apporter les vivres à la population et ce sont les enfants les premières victimes.
Le sud de Madagascar est frappé actuellement par l’une des pires sécheresses de son passé récent. 1,1 million de personnes – la moitié sont des enfants – ont absolument besoin d’une aide humanitaire.
Madagascar est le 5ème pays le plus affecté au monde par la dénutrition : 47 pour cent des enfants de moins de 5 ans (environ 2 millions d’enfants) sont touchés surtout dans zones rurales.
La malnutrition aiguë sévère affecte plus de 8 pour cent des enfants de moins de 5 ans chaque année, particulièrement dans le sud du pays.
C’est l’actualité qui nous a poussé à débuter notre action par cette île. Dans les mois qui ont suivi d’autres pays comme le Sud Soudan ont appelé à l’aide les institutions. Là ceux sont les inondations qui ont détruit les récoltes et déclenché la crise. Puis est venu l’Afghanistan où la crise sanitaire a apparu. Par malheur l’actualité nous apporte chaque jour de nouvelles victimes de nouvelles zones de malnutrition extrêmes
Cette situation existe bien sur dans d’autres régions du monde. Mais la situation critique actuelle à Madagascar est semble-t-il liée exclusivement aux changements climatiques, au réchauffement de la planète. La situation dans ce pays est donc liée essentiellement à une perturbation mondiale et non pas locale. Dans d’autres endroits, les conflits locaux, les guerres, les migrations forcées, les crises politiques et bien d’autres causes liées à l’homme sont responsables de la situation.
Nous avons également fait le choix de Madagascar car le nombre d’enfants en situation d’urgence actuellement est d’environ 100 000 ce qui est gérable pour une première opération.
De plus nous avons des contacts sur place au sein du gouvernement qui pourront nous faciliter la tâche sur place.
Le développement du projet s’appuie également sur la réduction des coûts, pour vous c’est important de maîtriser la chaîne du début à la fin ?
Le premier objectif pour nous comme je l’ai expliqué plus haut est de pouvoir offrir une solution adéquate de qualité à ces enfants et le plus vite possible.
Le deuxième point est la durée du suivi de 18 mois des enfants qui auront commencé à prendre nos repas.
Ensuite seulement, il faudra se poser la question du financement qui est très importante car le nombre de repas à fournir est colossal.
Nous avons bien étudié le projet et avons élaborer une solution qui permet effectivement de contrôler le projet de la formule initiale jusqu’à la distribution. Cela nous semble important pour être sûr que nos repas soient correctement attribués à leurs justes destinataires et qu’ils sont fabriqués selon notre cahier des charges.
Il nous faut trouver des fonds auprès des fondations associations humanitaires, entreprises ou privés, raison pour laquelle nous avons besoin d’ambassadeur de renom, pour relayer notre demande.
Le fait de maitriser toute la chaine nous permet effectivement de contrôler les couts.
Comment se réaliser dans un marché mondialisé et personnellement sur cet axe ambitieux avec autant d’empathie ?
La question est double et unique à la fois.
Pourquoi autant d’empathie ? Sans doute parce que 40 ans de pratiques comme médecin auprès des familles de centaines de patients ne peuvent se concevoir sans cette empathie vers les autres. Je pense que c’est une caractéristique commune de tous les médecins de famille qui prennent à cœur leur travail. Le serment d’Hippocrate que les médecins prêtent au début de leur activité précise bien les choses.
« Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux… J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité…Je ferai tout pour soulager les souffrances.
J’ai commencé mon activité auprès des patients et ce pendant des années, puis progressivement, j‘ai créé une gamme de compléments alimentaires pour compléter l’offre thérapeutique. Aujourd’hui sensibilisé, consciemment ou non, par la dénutrition de ces enfants, j’ai utilisé mes compétences pour proposer cette solution diététique. Nous en avons parlé au sein de la société avec mon associé monsieur Caussy et c’est tout naturellement que le projet a été immédiatement accepté et entrepris.
Monsieur Caussy a longtemps vécu à Madagascar et connait bien l’ile et ses problèmes et c’est encore une des raisons du choix de Madagascar.
Notre projet est de commencer par la grande île puis très vite proposer notre aide à notre pays notamment en Afrique. Nous savons que le problème est mondial, que nous ne pourrons pas le résoudre seul, mais la satisfaction simple d’avoir pu apporter notre pierre à l’édifice nous satisfait amplement.
Vous avez bâti une équipe pour développer ce projet, pouvez-vous nous en parler ?
Si le projet est né d’une conversation entre monsieur Caussy et moi-même sur le thème de la malnutrition dans le monde, nous avions commencé par nous intéresser à l’Inde qui est également un grand pays concerné par la malnutrition. La pandémie nous a obligé à reconsidérer la cible et c’est finalement Madagascar qui été choisie pour débuter.
Nous avons commencé immédiatement, chacun de son côté, en Suisse pour ma part et lui en France à Strasbourg, à nous entourer, étoffer notre réseau pour nous permettre de développer le projet.
Pour ma part j’ai activé mon réseau de connaissance, trouvé un fabricant potentiel avec les nutritionnistes duquel nous travaillons à la formulation du repas.
Dans le même temps des amis m’ont aidé à trouver les contacts nécessaires pour développer ce projet, dont font partie madame Larrière et le Prince Bokassa, qui ont été sensibilisés à notre idée et que je remercie ici.
Monsieur Caussy de son côté a développé l’entreprise, engagé du monde, commencé à prendre de multiples contacts en Afrique et à Madagascar, à négocier avec les présidences ou leurs représentants, à chercher des fonds.
Ensemble maintenant nous allons créer une association humanitaire à but non lucratif et d’utilité publique destiné à récolter les fonds nécessaires pour pouvoir acheter les produits.
Votre objectif est d’atteindre quelle quantité de distribution de sachet repas par mois ?
Le premier objectif est de répondre à la promesse d’aider Madagascar, mais le Sud Soudan se fera sans doute également très vite.
Le calcul est simple pour un enfant suivi pendant 18 mois il faut 540 sachets ou 30 par mois. Ces 2 premières cibles comptent environ 400 000 enfants à sauver ; il faut donc que l’on puisse disposer de 12millions de sachets par mois. Pour ce faire il faut un fabricant capable de suivre. C’est une des raisons pour laquelle nous allons commencer par la grande ile avec un besoin de 3 millions de repas par jour, ce qui semble possible à ce jour.
Idéalement à terme il faudra pouvoir fabriquer environ 15 millions de repas /mois
Avez-vous sollicité des aides publiques dans ce secteur ? L’appui de personnalité ?
Nous en sommes au stade de démarrage et de création du réseau qui devra nous aider. Le Prince Bokassa et madame Larriere nous ont assuré de leur soutien et nous comptons beaucoup sur eux et leur réseau pour à la fois trouver des fonds, mais aussi donner un label de qualité à notre produit au travers d’un comité scientifique officiel et international que nous allons organiser prochainement.
Votre expérience en nutrition vous a amené à créer des compléments alimentaires puis des sachets alimentaires pour les enfants souffrant de malnutrition, d’où est venue cette brillante et humaniste idée ?
Avant la pandémie, comme dit plus haut, nous souhaitions nous implanter en Inde, et c’est en étudiant la situation locale que l’on s‘est rendu compte de la situation de malnutrition du pays mais aussi par la suite dans le monde.
En Europe nous avons mis en place des solutions pour perdre du poids très efficaces, aussi, on s’est dit que si on parvient à faire perdre du poids on doit être capable d’en faire prendre aussi. Ainsi est né le concept de repas pour enfants dénutris que nous développons.
Au-delà de votre bienveillance innée, seriez-vous un challenger entrepreneur d’une nouvelle ère ?
Je ne sais pas. Mes enfants m’ont toujours dit que je me levais chaque matin avec une nouvelle idée, quelqu’un d’autre m’a un jour demandé après quoi je courrais, une psychologue de mes amies m’a dit un jour que j’étais un hyperactif parfaitement organisé, passionné et structuré.
Nul doute que je suis hyperactif, organisé, intéressé par beaucoup de choses, entrepreneur et toujours à la quête de nouveaux projets.
Maintenant cela nécessite beaucoup d’énergie, beaucoup d’implication personnelle, beaucoup de sacrifices, énormément de temps, de nuits blanches, de weekends…
Mais il faut tenir et faire tout ce qu’il faut pour atteindre l’objectif, même si cela peut prendre des mois ou des années et c’est parfois compliqué à le faire accepter aux autres. C’est une caractéristique des entrepreneurs.
Une nouvelle ère je ne pense pas, au contraire, je trouve qu’aujourd’hui on ne trouve plus beaucoup de personne ayant ce caractère.
Challenger oui sans aucun doute. J’ai toujours accepté, lancé et relevé des défis aussi bien professionnel qu’en loisir.
Ici le défi est de réussir le pari de nourrir ces enfants pendant suffisamment de temps pour qu’ils soient sortis d’affaire, le défi est de fabriquer un repas plus complet, que celui actuel, plus performant, le défi est de trouver des donateurs. Et tout cela pour des millions de repas. Un vrai challenge que nous allons réussir avec l’aide de tous.
Vous cultivez la confiance avec vos patients, avez-vous une anecdote d’un retour particulier à ce sujet ?
Je pourrais vous citer plusieurs anecdotes mais qui sont bien sûr d’ordre médicale.
Acquérir la confiance d’un patient est, je pense, encore plus difficile que d’obtenir celle d’un ami, car le patient met sa vie entre vos mains.
Il y a 8 ans, une de mes patientes demeurant à 60km du cabinet, est venue me voir. Elle m’a dit avoir entendu parler de moi et de ce que je propose en micronutrition. Elle me montre son dossier : Cancer des ovaires avec début d’envahissement local, mauvais pronostic. Elle me dit : « Que dois je faire pour m’en sortir »
Une question à laquelle il est très compliqué de répondre. Nous avons parlé longtemps, souvent, elle a suivi à la lettre tout ce que je lui disais et ordonnais. Cela a sans doute était long et difficile, mais aujourd’hui elle a changé de travail, est coach en vie, travaille à l’international participe et créé des congrès dans le monde, participe à la reconstruction d’Haïti.
Son oncologue se félicite du résultat car il n’y a plus de traces de malignité. Je la vois régulièrement et toujours avec un moral exceptionnel, un sourire permanent sur le visage. Elle écoute toujours ce que je lui conseille suit exactement les consignes et me recommande auprès de ses amis.
Il n’y a pas eu de miracles, simplement une relation de confiance qui s’est établie de suite qui a fait qu’elle s’est immédiatement sentie soutenue, aidée, voire protégée.
Elle a suivi les consignes alimentaires, les traitements classiques avec courage, détermination et un moral d’acier. Jamais elle n’a baissé les bras et aujourd’hui s’en ai sortie.
Je ne sais pas ce qui l’a sauvé mais assurément, offrir un espoir, une aide à quelqu’un en détresse contribue à la guérison.
Une personne, persuadée qu’elle va guérir, a meilleur espoir de le faire que quelqu’un qui baisse les bras.
Comment voyez-vous la recherche aujourd’hui ?
La recherche est affaire de chercheur et de finance, l’ensemble dépend souvent des politiques. Il est dommage qu’en France on exclut les personnes qui ont atteint l’âge de la retraite alors que c’est à cet âge qu’un maximum d’expérience est acquise
Il y a des exemples célèbres de chercheurs qui ont quitté le pays pour trouver asile à l’étranger.
Ceci étant, la recherche dans mon domaine, la micronutrition est très compliquée car n’intéresse aucun gros laboratoire susceptible de financer des études cliniques identiques aux médicaments. Le laboratoire utilisant des produits naturels ne pourra jamais déposer de brevet. Ses recherches profiteront à tout le monde. On en est là et on y restera sans doute encore très longtemps, les lobbies de l’industrie pharmaceutique se chargeant de dénigrer tout ce qui n’est pas médicament.
Je pense que si des recherches devaient être faites, peut être faudrait-il s’intéresser à des ingrédients comme des plantes, des algues, des produits innovants qui pour beaucoup ont déjà donner des preuves d’efficacitémais qui devraient encore être mieux étudiés mettre en valeur les principes actifs, les isoler pour pouvoir mieux les utiliser. Heureusement un peu partout dans le monde, des scientifiques travaillent sur les mécanismes qui régissent notre fonctionnement et certains étudient l’intérêt des plantes, des micronutriments… Il faudra encore des années avant que cette approche ne devienne classique mais on va y arriver.
Schopenhauer la dit déjà il y a longtemps : « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord elle est ridiculisée. Ensuite, elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant toujours été une évidence. »
Si vous pouviez démultiplier les actions pour soigner l’humanité de la malnutrition, quelle serait l’action que vous mènerez en premier lieu ?
Vaste question et très difficile d’y répondre surtout. Il faudrait une baguette magique pour pouvoir résoudre le problème. Il y a de multiples causes à la dénutrition et pas simplement un manque de nourriture.
Les conflits, guerres, les détournements, les politiques locales, le climat mais aussi et surtout en ce moment une certaine pénurie de matières premières alimentaires, des difficultés de transport, les coûts semblent être des obstacles impossibles à surmonter.
Maintenant l’Afrique est un des territoires les vastes et les plus riches, en matières premières presque partout exploitées par d’autres que les africains. La question à se poser ne serait pas alors qui a intérêt à ce que l’Afrique reste dans cet état ?
Le mot de la fin ?
D’abord merci de m’avoir donné l’occasion d’exposer nos projets, mes passions et désirs.
Même si cela parait difficile, comme toujours, il faut encore et encore se remettre au travail, pour avancer, chercher, proposer des solutions, trouver les moyens de les réaliser, relever les défis de la vie.
C’est comme cela que l’humanité a franchi les siècles et est devenu ce que nous sommes aujourd’hui.
Bien sur tout n’est pas parfait, loin de là, mais est ce que l’homme est parfait, mérite-t-il de vivre dans la perfection. Ne serait ce pas lassant un monde où tout est lisse, programmé, parfait ?
« L’idéal de la vie n’est pas l’espoir de devenir parfait, c’est la volonté d’être toujours meilleur. » Ralph Waldo Emerson
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Nous vous remercions d’avoir accepté l’interview pour le magazine Luxury Place