Livre LUGHNASADH
Vos premiers pas d’écrivain commencent avec un très long poème, conçu lors d’un voyage autour du monde, de la Polynésie à l’Inde en passant par la Nouvelle Zélande, l’Australie, l’Indonésie, les Philippines, le Cambodge, et la Thaïlande…cette épopée de 166 vers en alexandrins constitue en soi un exercice rare de nos jours ;certains diront qu’il s’agit même d’une véritable performance…Ce poème constitue le synopsis de votre premier roman, intitulé « Lughnasadh » ; il vous a fallu pas moins de quatre années de recherches pour l’achever. Lughnasadh nous plonge dans un univers celtique, propice à l’imaginaire par sa mythologie, tout en permettant au lecteur de se documenter sur des évènements particulièrement marquants de l’Histoire irlandaise au 19° siècle. Publié en 2012 aux éditions MANANNAN, vous avez entrepris pour cette première, un coup d’essai remarquable.
Ma première question est la suivante : votre parcours de vie est atypique. Votre passion ne sera-t-elle pas une délivrance introspective d’un exalté de la vie au service des autres sous le couvert d’un roman riche et accompli ?
Vous avez vu juste ! L’histoire d’Aenghus Cork, le personnage principal de Lughnasadh s’apparente parfois à une version romancée la mienne, à moins qu’elle ne soit le pur reflet d’une vie antérieure… Elle vise assurément à transmettre un large message d’espoir à tous ceux (la plupart d’entre nous ?) qui vivent des épreuves insurmontables à un moment de leur vie.
Votre roman apporte une fin étonnante et originale, à l’issue d’une période particulièrement tragique en Irlande tout d’abord, puis sur des horizons plus lointains qui jalonnent l’épopée du personnage principal. Certains évènements de votre histoire personnelle n’en ont-ils pas été un élément déclencheur ?
La fin de ce roman intègre évidemment une forte teneur ésotérique à la première lecture. Il s’inspire de mes croyances face à la mort et à la notion de Dieu, influencées en partie par mon parcours personnel, mais aussi puisées aux origines de philosophies parfois très anciennes que je cesse d’étudier depuis plus de trente ans.
Votre propre quête de vie ou de changement a-t-elle été assouvie à ce jour ?
Pas complètement et fort heureusement. Le monde dans lequel nous entrons tend de toute façon à nous démontrer que la notion de quête ou de rêve pourraient bien constituer les derniers territoires de pure liberté qui nous permettront d’oser faire mieux que de simplement nous adapter à une vie trop prévisible. Il faut continuer à rêver coute que coute !
Une centaine de personnages jalonnent votre œuvre. Sont-ils des reflets de votre propre personnalité ou des inspirations d’écrivain ?
Plusieurs personnages sont inspirés de rencontres fortuites ou de profondes amitiés. D’autres sont associés à mes recherches sur le monde celte ou l’Histoire irlandaise, comme le très réel Daniel O’Connell. Les personnages principaux sont pour la plupart nés de mon imagination. C’est sans doute l’un des exercices les plus passionnants de l’écriture que de donner vie à tous ces personnages et de tisser, telle une Moire, les fils de leurs émotions et de leurs aventures.
On dit de vous que vous faites partie des adulateurs de la vie, que votre générosité transforme ceux qui vous entourent, par votre écoute, le don de soi, les conseils. Avez-vous souhaité livrer un message, voire un cadeau particulier dans votre roman ?
Tout d’abord, merci pour ce magnifique compliment ! J’ai tenu à ce que certaines valeurs comme la tolérance, l’empathie ou la générosité soient les traits de caractère de certains personnages, pour ne pas parler que du bien, de l’amour ou du mal. La volonté de vivre par-dessus tout est sans doute le message qui se cache dans les moments les plus forts du roman. Mais mon message personnel se rapproche plutôt de la nécessité de désapprendre ce que nous tenons aujourd’hui pour acquis et de déceler dans les traditions anciennes les connaissances et les solutions à nos problèmes contemporains.
Auriez-vous cherché à écrire avec Lughnasadh l’histoire de notre Humanité ?
Humm… Qui sait (rires) ? Dans ce cas, cette histoire doit comporter d’autres tomes car il faudrait développer certains éléments de nos relations avec les autres mondes ; c’est d’ailleurs un projet… Mais disons qu’elle ouvre à l’Homme une voie positive à l’omniprésente notion de déité dans notre parcours de vie.
Un nouvel ouvrage est-il prévu ? Une confidence peut-être pour nos lecteurs?
Oui j’ai l’intention d’écrire de nouveau après plusieurs années tournées exclusivement vers les affaires et la famille. J’ai quatre projets de roman en cours, dont une suite pour Lughnasadh. 2022 devrait être une fenêtre favorable à la créativité si j’en crois mes propres inspirations divines (sourire)…
Votre fils s’appelle Hugo. Est il vrai que c’est en hommage au célèbre écrivain français?
C’est totalement vrai ! Victor Hugo et sa fabuleuse « Légende des Siècles » ont été les sources de mes inspirations premières lorsque j’écrivais ma poésie. La saga en alexandrins dont nous parlions en début d’interview en est la preuve ultime. Ce premier roman lui est d’ailleurs dédié dans les pages préliminaires de cette édition. J’ai d’ailleurs offert récemment une édition de ce merveilleux recueil de poèmes de Hugo à mon fils.
Le mot de la fin ?
Avez-vous par exemple encore un rêve à réaliser ? Oh oui… Ecrire par exemple et aider les jeunes de tous horizons à en faire de même. Lughnasadh est traduit en anglais désormais et sortira bientôt une édition aux USA, avant peut-être une ouverture vers le cinéma. Mais avant tout, j’ai accepté un projet un peu fou visant à rééditer mon roman en Afrique occidentale, puis surtout de co-créer une maison d’édition en Côte d’Ivoire pour relancer la francophonie en Afrique et faciliter l’intégration d’artistes africains en France et les pays francophones. J’aime cette idée et je vais lui consacrer du temps en 2022.
Car il faut continuer à vivre… et à lire.
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Pat Mc Murphy, nous vous remercions d’avoir accepté l’interview pour le magazine Luxury Place